Les mystères de la Drôme.


présenLes mystères de la Drôme 1tation par Jean-Jacques Gabut

 Originaire de la Drôme, Claude Didier, fut, durant plus de 25 ans, l’un des collaborateurs les plus appréciés au sein du « Dauphiné Libéré ». Très amoureux de sa région qu’il eut, au long de toutes ces années, à parcourir et à découvrir, il lui demeure profondément attaché puisqu’il a choisi de vivre sa toute jeune retraite dans un petit village du Diois.

C’est donc à lui tout naturellement que j’ai pensé pour nous conter les mystères, anecdotes et histoires insolites qui ont parsemé la vie de ce département qui fait la si heureuse jonction entre la grande région lyonnaise, le Forez, le Vivarais et la Provence. Entre la capitale des Gaules et le pays occitan, du confluent Saône-Rhône à la Méditerranée, la Drôme déploie toutes ses richesses : la merveilleuse palette de ses paysages, du Vercors au Diois et aux Baronnies, de ses couleurs, entre le jaune des tournesols, le blanc des amandiers et le bleu changeant des lavandes et aussi de ses fruits, abricots, pêches, cerises, aux saveurs incompLes mystères de la Drôme 2arables.

Aux chasseurs préhistoriques succédèrent sur cette terre les Grecs, les Allobroges et les Romains. Au Moyen Age des tours, des châteaux, des forteresses furent édifiés, les villages se fortifièrent et de majestueuses abbayes surgirent du sol. La Drôme fut alors pays de bâtisseurs et nombre de légendes s’y attachent, aujourd’hui encore. Vint la Renaissance qui peupla ses villes de belles demeures.

Le Drômois, de caractère parfois ombrageux et surtout fier de son indépendance d’esprit, fut souvent du côté de la Réforme, puis de la Révolution, avant de s’engager, lors du dernier conflit mondial, dans la Résistance.

Il n’est donc point étonnant qu’une telle terre ait enfanté un Mandrin, bandit au grand cœur et capitaine contrebandier. Ni qu’elle accueillit un Hannibal partant à la conquête de Rome ou un Bonaparte qui fut jeune lieutenant à Valence.

Mais d’autres noms tout aussi prestigieux contribuèrent à sa gloire. De la marquise épistolaire la plus célèbre  de France, Madame de Sévigné jusqu’à un monarque – l’un des meilleurs qui fut- le roi Louis XI et à un saint-père : le pape Pie VI à qui, nous dit Claude Didier, les Drômois prirent le cœur… « mais en y brûlant leur âme » !

Bien d’autres personnages, dont il nous narre le curieux destin, ont jalonné l’histoire de ce pays, de l’aveugle Sidoine à ces « chauffeurs » qui finirent par expier leurs crimes sur l’échafaud. Des hommes d’église furent aussi les héros de mésaventures où l’humour ne fut jamais absent…

 Mais le plus étonnant de tous ces personnages reste bien cet extraordinaire aventurier de l’art que fut le facteur Ferdinand Cheval. Son « Palais idéal » – Claude Didier nous le démontre avec autant de ferveur que de subtilité – est une mystérieuse autant que fabuleuse création initiatique. Chef-d’œuvre du surréalisme naïf, il figure l’une des demeures du « rêve éveillé » les plus fantastiques dont aient jamais rêvé les poètes de l’insolite et de l’étrange. Entre Lovecraft et le Douanier Rousseau…

Rien que pour ces pages d’une enquête passionnante menée à son terme, le livre de Claude Didier demeurera irremplaçable dans les archives de la mémoire drômoise.