Les mystères de l’ Ardèche.

Préface de Jean-Jacques Gabut 

Les mystères de l'Ardèche 1

Pour nous parler des « Mystères de l’Ardèche », Claude Didier et Jacques Duclieu ont uni leurs plumes. Une première dans notre collection ! 

Et le résultat est là : un livre riche d’anecdotes, unissant la vie d’aujourd’hui à celle d’autrefois, ressuscitant des personnages célèbres nés sur cette terre de feu ou qui y sont passés, le plus souvent pour leur bonheur.

On y découvre maints hommes curieux, parfois illustres, parfois oubliés… Tel ce Bituitos, l’Astérix des Mauves, qui aurait pu inspirer lui aussi un Goscinny et un Uderzo. On y découvre Alphonse Gurlhie, un sculpteur naïf dont le département a su défendre et conserver la mémoire. Ou encore un Rémy Roure, ce grand journaliste du « Temps », du « Monde » et du « Figaro » qui fut un résistant exemplaire avant de connaître l’enfer de Buchenwald.

Jacques Duclieu fait revivre pour nous deux drames qui mirent en scène dans le Tournon de la Renaissance, Ronsard et Shakespeare. Il nous montre d’Artagnan et quelques autres qui fréquentèrent, au siècle de Louis XIV, Bourg Saint-Andéol et le Père Charles de Foucauld, le saint du Sahara qui commença sa carrière religieuse comme novice à Notre-Dame des Neiges.

Les mystères de l'Ardèche 2Claude Didier quant à lui, fait revivre aux côtés du grand scientifique et prix Nobel de physique Louis Néel – qui  fit ses études secondaires à Privas – ou  de Simone de Beauvoir qui sillonna les routes du département en compagnie de son Jean-Paul Sartre, d’autres hôtes célèbres des plateaux ardéchois avec Lawrence d’Arabie en personne – mais oui ! – et cet étrange Cheikh Chérif Hamallah, un saint de l’islam né au Mali, descendant du Prophète dit-on et qui connut quelques ennuis dans notre avant-guerre avec l’administration coloniale française.

Il nous fait revivre aussi un autre personnage qui eut des attaches ardéchoises, le député Albert du Boys, ancien président à la Cour Royale sous la Restauration, un légitimiste qui refusa de prêter serment à Louis Philippe, le roi des Français. 

Une autre célébrité : la fameuse espionne Mata Hari eut, elle aussi, curieusement quelques liens avec l’Ardèche avant de connaître la fin tragique que l’on connaît. 

Jacques Duclieu nous brosse pendant ce temps une série de tableaux de la vie ardéchoise, du ver à soie omniprésent et qui en constitua l’une des richesses, à la châtaigne, fruit emblématique par excellence de la région. Il fait revivre le bon temps de la fête des fous, nous fait partager les plaisirs de la joute, reine à Serrières, avant de nous intriguer avec les diableries du lac d’Issarlès ou de la tour de Brison.

Il se souvient du temps où Bourg Saint-Andéol honorait encore Mithra et Dona Vierna, avant que les chrétiens ne découvrent les merveilleux bienfaits médicaux de Lalouvesc et n’aient recours à la « bonne duchesse » de La Voulte. 

Bien sûr, dans ce panorama de l’étrange, de l’insolite et des curiosités de l’histoire humaine, les affaires criminelles, les grandes énigmes ne sont pas oubliées, telles la « bête du Vivarais » qui succéda à celle du Gévaudan ou la fameuse auberge maudite de Peyrebeille, « l’auberge rouge » qui inspira romanciers et cinéastes. On y trouve même un forçat bien sympathique, le fameux « Papillon » qui confia, il y a une trentaine d’années, ses souvenirs de bagne à l’éditeur Robert Laffont.

Telle fut, telle est l’Ardèche, vue et revue par nos deux conteurs. Ils s’en sont donnés à cœur joie l’un et l’autre. Chacun dans son style, chacun dans ses choix… Et le lecteur ne manquera pas de reconnaître à qui il doit ainsi tel chapitre ou tel portrait de personnage.

Quoiqu’il en soit, l’ensemble reste parfaitement cohérent et Claude Didier et Jacques Duclieu ont su rivaliser dans la recherche et la présentation de leurs histoires, pour notre plus grand plaisir !